Journée Internationale De La Femme: Ces amantes célèbres

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Amantes d’un jour ou de toujours, certaines femmes ont marqué l’Histoire en se laissant séduire ou en séduisant les plus grands, tout en exerçant seule ou à leur côté une influence considérable. Retour sur 4 existences féminines des plus palpitantes.

Quel est le point commun entre Madame de Pompadour, Anne Boleyn, Cléopâtre et Mata Hari? Celui d’avoir été amante et d’avoir marqué, en filigrane, l’Histoire de leurs aventures amoureuses mais aussi de leurs implications politiques, sociales, économiques ou culturelles. Zoom sur la destinée de quatre femmes et amantes au destin exceptionnel.

Mata Hari (1876-1917)

Danseuse néerlandaise devenue espionne légendaire, Mata Hari ne cesse de susciter fantasmes et interrogations. Mais qui était-elle réellement? Une séductrice hors-pair, une manipulatrice, un agent double ou une mythomane? 

Margaretha Geertruida Alle naît aux Pays-Bas en 1876. Malgré ses origines bourgeoises, son enfance est pour le moins difficile, entachée par la faillite de son père et la mort de sa mère alors qu’elle n’a que 15 ans. 

Brune au teint hâlé, son physique peu ordinaire aux Pays-Bas devient un atout de séduction dès le plus jeune âge. Elle entretient très tôt une liaison avec le directeur de son établissement scolaire. Résolue à vivre une vie confortable et pleine d’ambition, elle épouse à la majorité un militaire et le suit en Indonésie. 

C’est là qu’elle s’initie à la danse orientale et crée son mythique personnage de Mata Hari, « oeil du jour » en malais. En 1902, elle divorce de son mari violent et arrive en France. Inconnue de tous, elle peut alors s’inventer un personnage de toutes pièces, celui d’une femme aux origines indiennes. 

Conviée par le grand collectionneur Emile Guimet dans son musée, elle s’impose dès cette première avec une danse envoûtante, prétendument sacrée, et presque totalement dénudée. La supercherie fonctionne et le tout Paris est séduit. Son heure de gloire la couvre d’amants et de leur argent. 

Mais les années s’écoulent et les modes évoluent. Le goût n’est plus aux effeuillages érotiques mais plutôt aux ballets russes. Lorsqu’éclate la Première Guerre Mondiale, Mata Hari a dépassé les trente ans et n’est plus en haut de l’affiche pour mener un train de vie trépidant. Elle n’a d’autre choix que de retourner dans son pays d’origine. 

Mais coup de théâtre en 1916, le consul allemand Carl H. Cramer lui propose une louable somme d’argent en échange de renseignements. Elle devient ainsi l’agent H21. Comme Cramer quelques mois plus tôt, le capitaine George Ladoux, chef des services de contre-espionnage français, invite Mata Hari à utiliser son don des langues, ses relations internationales et ses possibilités de déplacement (en tant que ressortissante des Pays-Bas, un pays neutre durant le conflit, elle peut franchir les frontières à sa guise) au service de la France. 

Elle accepte contre rémunération et peut enfin reprendre un rythme de vie luxueux en s’installant au Palace Hotel sur les Champs Elysées, jusqu'à ce que les Alliées finissent par intercepter un message allemand et découvrir le pot aux roses. Arrêtée à la sortie de son hôtel en février 1917 pour « espionnage et complicité d’intelligence avec l’ennemi », Mata Hari est condamnée à mort. 

C’est ainsi que la vie fastueuse d’une belle danseuse devenue piètre espionne (elle n’aurait échangé aucun message avec l’Allemagne) puis bouc émissaire idéal s’achève sous les balles d’un peloton d’exécution à Vincennes. Aujourd’hui encore, la condamnation de Mata Hari demeure floue. A t-elle été réellement mise à mort pour son double jeu dangereux ou plutôt pour sa conduite frivole et jugée immorale pour l’époque?  

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Anne Boleyn (1500-1536)

Que sait-on réellement de Anne Boleyn? Son image, entachée d’histoires plus ou moins fantaisistes, n’en demeure pas moins fascinante et est même à l’origine d’une nouvelle religion lors de son union avec le roi anglais. 

Née aux alentours de 1500, Anne Boleyn, fille de Sir Thomas Boleyn, un courtisan respecté et d’Elisabeth Howard, la fille de Sir Thomas Howard, l’un des hommes les plus puissants du pays, n’a pas à première vue l’étoffe d’une reine. Et pourtant, après avoir servi avec soin la Cour de France, ses débuts à la Cour du roi d’Angleterre Henri VIII en 1522 se distinguent rapidement. 

Son charme gracieux, son teint mat et ses longs cheveux noirs portés en chignon conquièrent le souverain qui lui fait des avances. Elle refuse. Épris d’Anne, il désire en faire plus que tout sa favorite et la demande en mariage. Elle finit par accepter. Seule ombre au tableau, le roi est déjà marié depuis 1509 à Catherine d’Aragon, qui ne lui a donné que des enfants morts en bas âge à l’exception d’une fille prénommée Mary, mais toujours pas de descendance masculine au grand dam du roi. Seul le pape peut annuler l’union déjà contractée mais celui-ci refuse, le mariage du roi ayant été consommé. 

Qu’importe, Henri et Anne se marient sans son accord, abandonnant dès lors la religion catholique pour donner naissance à l'Église anglicane. Malheureusement, Anne Boleyn multiplie les fausses couches et ne parvient pas à donner un héritier au roi, seulement une fille, devenue Elizabeth I. Son mari se détourne alors de son épouse pour courtiser la jeune Jane Seymour, appréciée par beaucoup à la cour à l’inverse d’Anne, rejetée hostilement. 

Victime d’un complot, Anne est accusée d’adultère, de trahison, d’inceste (accusation portée par Jane Parker qui révèlera le mensonge avant sa mort) et même de sorcellerie. Condamnée à mort, elle est décapitée à l’épée le 19 mai 1536. 

Onze jours plus tard, Henri VIII épouse sa favorite, Jane Seymour. Deux mois avant son exécution, Boleyn a été impliquée dans l’adoption d’une législation nommée la loi sur les pauvres stipulant que les fonctionnaires locaux devaient fournir du travail aux chômeurs. Bien plus qu’une simple séductrice, Anne Boleyn était en réalité une politicienne impitoyable et fut malencontreusement au cœur de fausses machinations la condamnant à mort. Son seul crime aura été de ne pas avoir donné un fils au roi Henry VIII. 

Preuve que l’histoire continue de s’écrire, le journal anglais The Guardian révélait en 2020 la découverte d’archives éclairant le rôle du monarque, qui avait minutieusement préparé l’exécution de son épouse, Anne Boleyn.

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Madame de Pompadour (1721-1764)

Première maîtresse officielle du roi de France Louis XV, Madame de Pompadour n’appartenait pourtant pas à la noblesse. Son ascension sociale a marqué l’histoire et a attisé beaucoup de convoitises au sein de la Cour. 

Jeanne-Antoinette Poisson naît le 29 décembre 1721 à Paris et, bien que ses parents n’appartiennent pas à la noblesse, elle est élevée pour devenir l’épouse d’un homme riche et reçoit donc une éducation bourgeoise. A la suite d’un mariage arrangé, elle devient Madame Le Normant d’Etiolles et vit une existence aisée dans la Haute Société. Elle apprécie fréquenter les cercles littéraires et culturels de Paris où elle se distingue. 

Peu à peu, elle parvient à s’insinuer à la Cour du roi Louis XV. Ce dernier, marié à Marie Leszczynska, se lasse de sa femme à laquelle il était pourtant resté fidèle. En 1745, un bal masqué est organisé, l’occasion idéale pour le roi de courtiser sans se faire démasquer. Ainsi rencontre-t-il les traits gracieux et l’intelligence de Madame Le Normant d’Etiolles, déguisée en bergère. Dès lors, une liaison débute.

Tandis que Madame procède à la séparation avec son mari, le roi l’installe au château dans une chambre qui communique secrètement avec la sienne puis lui offre le domaine de Pompadour. La favorite devient alors marquise et est officiellement présentée à la Cour. Ses origines bourgeoises et non nobles lui attirent rapidement les foudre des milieux aristocratiques, mais Madame de Pompadour gagne rapidement la confiance du roi et exerce même une forte influence politique sur celui-ci.

Progressivement, Louis XV se lasse pourtant de sa bien-aimée mais Madame de Pompadour reste une conseillère de premier rang à Versailles. Elle encourage la création de la manufacture de porcelaine de Sèvres, convainc de faire édifier le Petit Trianon et surtout protège la littérature, en dépit du peu d’intérêt pour le roi au monde intellectuel, en favorisant la publication des deux premiers tomes de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. 

Madame de Pompadour réussit également un joli tour de force, lorsque le roi se laisse convaincre de nommer Voltaire historiographe royal. Leur profonde amitié perdure jusqu’à que Madame de Pompadour contracte la tuberculose et en meurt en 1746, dans ses appartements de Versailles. Jusqu’à son dernier souffle, elle aura su conserver une place d’exception dans le cœur du roi, en endossant tour à tour le rôle de maîtresse, confidente et de conseillère.  

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Cléopâtre (69 av. JC - 30 av. JC)

Cléopâtre, la dernière reine d’Egypte Antique, a marqué l’histoire. Souvent réduite à son image de femme fatale manipulatrice, elle a certes su séduire Jules César et Marc-Antoine mais a surtout été une femme de pouvoir.

Née à Alexandrie aux alentours de 69 av. JC, Cléopâtre règne de 51 à 30 auprès de ses frères Ptolémée XIII et Ptolémée XIV avant de s’associer successivement à Jules César et à Marc-Antoine. Venu rattraper son rival Pompée jusqu’à Alexandrie, Jules César tombe sous le charme de Cléopâtre mais à l’été -41 av. JC, le général Marc-Antoine entame une tournée en Orient et remarque à son tour Cléopâtre. 

Tous deux entament alors une liaison, de cette passion naîtront trois enfants :  Alexandre Hélios et Cléopâtre Sélène les jumeaux ainsi que Phila Delphes. A Rome, Marc-Antoine est considéré comme un traître qui, berné par la reine disait-on, passe du bon temps en Egypte en se voyant maître du monde. Pendant ce temps-là, son rival Octavien monte une armée et envahit le royaume. Croyant à une rumeur annonçant le suicide de sa reine, Marc-Antoine se donne la mort. En réalité, Cléopâtre est encore vivante, emprisonnée par Octavien. 

Quelques jours plus tard, elle se donne volontairement la mort par arsenic ou mordue par un serpent selon la légende. Désormais seul maître à bord, Octavien est nommé Auguste. L’empire romain peut naître tandis que la dynastie des Ptolémées prend subitement fin avec la mort de sa dernière reine Cléopâtre, celle qui s’est toujours souciée de rendre à l’Egypte son faste d’antan en gérant les affaires à tambours battants. 

On lui doit notamment la récupération de Chypre et d’une partie de la Syrie auparavant perdus, ainsi que la création d’un monnayage à valeur fiduciaire destinée à contrôler les prix en limitant l’inflation du bronze. A souligner également que de toutes les Ptolémées, Cléopâtre fut la seule à ne pas subir de révolte de grande ampleur de la part du peuple. 

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